Biodiversité

 

Parce que l'assainissement se conçoit d'une manière globale, la biodiversité y trouve naturellement sa place.

Le SIARNC vous propose un tour d'horizon de ses actions concrètes qu'il mène dans le respect de l'économie en faveur de la biodiversité. Et en la matière, bien faire ne coûte pas forcément plus cher.

Sur les bâtiments aussi, la biodiversité trouve sa place

La toiture des bâtiments techniques de la station d'épuration de Villiers-Saint-Frédéric, 45 ans d'âge, nécessitait une réfection d'étanchéité.

Le SIARNC à cette occasion a décidé, outre la mise aux normes de sécurité, d'y implanter un couvert végétal.

En plus de la filtration et de la rétention d'eau, intéressante notamment pour sa fonction de stockage du premier flux d'un orage (jusqu'à 50 l/m²), le couvert végétal a permis une meilleure isolation thermique. Une importante réduction de la condensation à l'intérieur des bâtiments a été constatée, améliorant la prévention pour la santé du personnel et la durabilité des équipements, tout en permettant une économie sur la facture de chauffage.

Les abeilles du site, rejointes par de nombreux pollinisateurs sauvages, apprécient aussi de butiner la floraison des sédums.

  • Procédé : sédums pré-cultivés en casiers
  • Surface : 380 m²
  • Volume stocké : 15 à 20 m3

L'abeille, symbole d'implication dans la biodiversité

Du miel, savoureux et naturel, produit sur des stations d'épuration ?

Le contraste étonne, et pourtant c'est logique.

L'eau est un ingrédient indispensable au travail des abeilles. Nos sites ne sont pas des déserts industriels, mais des lieux de vie, protégés, gérés pour favoriser la biodiversité et dotés d'une flore diversifiée.

Depuis 2012, des agents passionnés d'apiculture veillent au devenir de neuf ruches, implantées sur les stations d'épuration de Villiers Saint Frédéric, Galluis et Montfort l'Amaury. Les abeilles y trouvent refuge et s'y plaisent : aucune mort d'essaim depuis quatre saisons.

La production de miel du SIARNC témoigne de la mobilisation des agents dans le cadre du service d'assainissement, qui ne fait pas « que » traiter les eaux usées, mais prend aussi en compte l'environnement de ses sites et agit, chaque fois que c'est possible, en faveur de la biodiversité.

  • Nombre de ruches : 9
  • Production : 0 à 30 kg de miel/ruche par an.

L'aménagement végétal durable : esthétique et favorable à la biodiversité

Lorsque le SIARNC entreprend de rénover la station d'épuration de Montfort-l'Amaury, le site est cerné d'une haie de thuyas dépérissants de 15 m de haut et trois de large.

La zone humide, présente naturellement sur le site, est étouffée. La végétation ferme totalement le milieu (orties, ronces, jeunes ligneux…). Les espaces ouverts restants sont occupés par des lits de séchage à l'abandon, et une prairie humide en mauvais état.

Sous l'impulsion du SIARNC et de la commune de Montfort l'Amaury, un ambitieux programme de plantations est mis en œuvre. Pensé pour mettre en valeur la zone humide existante et favoriser l'insertion paysagère (périmètre classé du Château de Groussay), il permet, sans nuire aux ouvrages souterrains (compatibilité des systèmes racinaires avec les canalisations), de présenter par un circuit pédagogique la richesse des espaces recréés et de la zone humide restaurée.

Les espèces choisies répondent au cahier des charges de la Charte Régionale de la Biodiversité et sont toutes indigènes.

Les aménagements des stations d'épuration de Galluis et Saint-Germain-de-la-Grange sont réalisés dans le même esprit.

  • 34 arbres plantés
  • 700 arbustes et plantes herbacées plantées

Des végétaux au service du traitement de l'eau

Les végétaux complètent la performance des ouvrages d'épuration, tout en apportant un plus paysager et en contribuant à la biodiversité.

La lagune de la station d'épuration de Galluis occupe une surface de 2500 m² et peut absorber un volume de 850 m3 d'eaux de ruissellement, en cas de fortes pluies impactant le réseau de collecte unitaire du village. La lagune s'est très vite naturellement peuplée d'espèces végétales (Aulnes, phragmites, joncs, etc.) et animales (oiseaux, poissons, crustacés, invertébrés …).

En sortie, l'eau est filtrée par des massifs plantés de roseaux et iris, pour une qualité de rejet encore meilleure dans le Lieutel.

La plateforme de stockage des boues du SIARNC, située à Saint Forget, est, quant à elle, équipée d'un filtre à sable planté de macrophytes. Le filtre traite les eaux de ruissellement de la parcelle, tandis qu'une zone plantée de saules blancs permet d'absorber et restituer les volumes d'eau par évapotranspiration.

L'une des particularités de la nouvelle station d'épuration de Saint-Germain-de-la-Grange est que les bassins d'aération seront couverts de casiers plantés de végétaux locaux dont les racines trempent dans l'eau, avec pour effet d'améliorer la qualité du traitement des eaux et réduire les volumes de boues à évacuer.

Par ailleurs, les eaux épurées ne seront pas rejetées directement à la rivière mais transiteront dans une Zone de Rejet Végétalisée, permettant un débit régulé et assurant un traitement de finition. Le passage de l'eau épurée au travers d'une zone méandreuse végétalisée contribue ainsi à l'amélioration de la qualité de l'eau rejetée au Ru de Maldroit.

Comme pour tous les sites du SIARNC, les espaces verts seront plantés d'essences locales, agréables à l'œil, mais aussi adaptées à la région, mellifères, et favorables à la biodiversité, notamment aux insectes, oiseaux et autres petits vertébrés (mammifères, reptiles, batraciens,…).

La Qualité de la rivière, une attention de tous les instants

En plus des mesures et analyses courantes effectuées sur les stations d'épuration, le personnel d'exploitation contrôle la qualité des eaux rejetées au milieu naturel.

En effet, les stations d'épuration doivent justifier du respect de leur norme de rejet, qui définit, paramètre par paramètre, les concentrations à ne pas dépasser pour les matières en suspension (MES), les matières carbonées, azotées, et phosphorées.

Mais pas seulement !

Ces concentrations sont aussi mises en perspective avec la qualité biologique de la rivière. Le recensement des macro-invertébrés présents permet notamment d'évaluer traduire son état de santé général.

Le monde de l'assainissement s'oriente ainsi vers un objectif de résultat en lien direct avec l'état des cours d'eau.

Station de Villiers Saint Frédéric :

  • 52 flux 24h par an
  • 100% conformes
  • Une analyse rivière / 2 ans

Le Diagnostic écologique, état des lieux de la biodiversité

Les 8 stations d'épuration du SIARNC totalisent environ deux hectares de terrain, dont la moitié est constituée de prairies, haies, arbres, arbustes et buissons.

Situés en bordure de rivière ou à l'écart des habitations, ces espaces abritent une faune et une flore diversifiées, avec parfois des espèces remarquables!

Le SIARNC pratique la gestion différenciée des espaces verts, sans produits phytosanitaires depuis près de 8 ans. Le désherbage manuel est ainsi privilégié, de même que le paillage en pied de massif.

Le Syndicat veille, lors des travaux d'aménagement, à ne planter que des espèces locales, favorisant par ailleurs l'accueil d'insectes, oiseaux ou mammifères naturellement présents.

Pour mieux connaitre le patrimoine naturel de ses sites, améliorer l'entretien et l'aménagement des stations d'épuration, le SIARNC a missionné le bureau d'études ALISEA – Ecologie et Développement Durable pour réaliser un diagnostic complet. Le Parc Naturel de la Haute Vallée de Chevreuse a été associé à la démarche.

Les espaces verts connaissent une présence humaine variable, ce qui permet l'accueil d'une faune diversifiée, notamment

  • des mammifères (renard, lapin, chauve-souris, et autres micromammifères…),
  • des oiseaux (pic vert, martin pêcheur, bergeronnette des ruisseaux, chouette hulotte, bruant jaune, mouettes…),
  • des insectes (libellules, papillons, criquets…),
  • des reptiles et amphibiens (grenouille arboricole, crapauds).

L'inventaire recense sur les stations d'épuration du SIARNC 145 espèces végétales et 150 espèces animales (dont 73 espèces d'insectes, 59 espèces d'oiseaux et 12 espèces de mammifères).

Certaines espèces gîtent ou nichent sur le site, d'autres ne font que passer pour se nourrir ou se reposer ponctuellement.

La faune commune est rehaussée ponctuellement d'espèces rares ou menacées venant se nourrir des insectes présents au-dessus des espaces verts et des plans d'eau. La flore compte notamment la présence d'une orchidée de pelouses de fauche (orchis pyramidal).

La gestion différenciée des espaces verts améliore la fonction de territoire de vie et de refuge pour la faune grâce à une gestion adaptée: la tonte mécanique est ciblée sur les surfaces qui en ont réellement besoin. Moins fréquente, elle n'est pas réalisée lors des périodes de reproduction et de nidification. L'herbe est coupée moins rase, voire fauchée seulement deux fois par an dans les zones naturelles. De plus, certaines zones sont désormais entretenues en éco-pâturage par l'intermédiaire de l'entreprise SCENO-PAYSAGE, qui met en œuvre des méthodes d'entretien écologiques.

Ces actions permettent de réduire les coûts d'entretien tout en améliorant la biodiversité.

Quatre stations permettent d'accueillir des moutons et des chèvres dans de bonnes conditions. Visitées régulièrement, les bêtes peuvent pâturer les surfaces enherbées, ce qui limite l'utilisation de tondeuses et permet de réintroduire des pratiques anciennes plus écologiques.

L'inventaire mené en 2013 et 2014 confirme l'intérêt d'un entretien différencié des espaces verts, même à petite échelle. L'évolution écologique des stations d'épuration fera l'objet d'un suivi au cours des prochaines années afin d'améliorer encore la connaissance du patrimoine vivant et les pratiques de gestion.