Le suivi de la qualité des rejets d'assainissement
Impact des pollutions sur l'environnement
L'une des conséquences de la pollution des cours d'eau est l'eutrophisation, que l'on peut définir comme l'ensemble des processus biologiques et chimiques provoquant un enrichissement excessif des eaux en éléments nutritifs.
Ce phénomène se traduit alors notamment par la prolifération des végétaux induisant et l'accumulation de matières organiques, et entrainant l'appauvrissement critique des eaux en oxygène disponible aux organismes vivants.
Les rejets d'assainissement apportent des nutriments, mais ils se traduisent aussi par la présence d'objets plus ou moins flottants, une pellicule noire et visqueuse sur les pierres et des dépôts de vase. Le manque d'oxygène et la banalisation des fonds des rivières entrainent la simplification voire la disparition des ecosystèmes.
C'est parfois à la sortie de la station d'épuration que l'on trouve le plus de poissons. C'est vrai quand l'état général de la rivière s'est suffisament amélioré pour permettre aux poissons les plus résistants de croître, de se reproduire et de résister aux périodes les plus défavorables. Les poissons viennent donc se nourrir au sortir des eaux épurées.
Néanmoins, même si la quantité de poisson s'accroit, les rejets de nutriments ont tendance à apauvrir la diversité des habitants aquatiques et des espèces. C'est ainsi que, même si la station apporte, quelque part, de la nourriture aux poissons, il faut s'efforcer qu'elle en apporte le moins possible !
Surveillance de la qualité des eaux des rivières
Plusieurs types de mesures co-existent :
Les mesures ponctuelles : la qualité de l'eau est mesurée ponctuellement in situ pour certains paramètres (température, pH, potentiel redox, oxygène dissous...) et analysée en laboratoire pour évaluer les concentrations en éléments physico-chimiques (MES, DCO, DBO5, formes azotées et phosphorées...).
Les mesures en continu : elles sont effectuées par des stations de mesure fixes qui enregistrent en permanence 4 à 7 paramètres physico-chimiques (température, pH, conductivité, oxygène dissous, turbidité, ammonium). Ce type d'analyse permet de suivre l'évolution temporelle et de détecter des pollutions intermittentes (rejets accidentels, impacts des eaux pluviales...).
Les mesures intégratrices : il s'agit de qualifier l'état des habitats (qualité du fond, envasement, ensoleillement) et d'observer la faune (mollusques, poissons, insectes) et la flore pour tirer un enseignement sur l'état général de la vie dans le cours d'eau.
Le SIARNC, dans le cadre de l'auto surveillance, mesure régulièrement la qualité des eaux traitées par les stations d'épuration qu'il exploite, mais aussi la qualité des cours d'eau récepteurs en amont et en aval des rejets.
Le service de Police de l'Eau et le COBAHMA, dans le cadre du SAGE de la Mauldre, sont respectivement chargés du contrôle des rejets et de l'animation et du suivi de la qualité de la Mauldre et de ses affluents.
Le suivi de la qualité des cours d'eau permet notamment de :
- Dresser un diagnostic des cours d'eau,
- Déceler des pollutions accidentelles,
- Adapter les usages (baignade, abreuvage, pêche...) à la qualité des eaux,
- Surveiller l'efficacité des systèmes d'assainissement et des actions d'aménagement des cours d'eau.
Les paramètres d'évaluation de la qualité de l'eau
Les analyses physico-chimiques de l'eau
Les paramètres observés sont nombreux (de 20 à 30) et leur analyse permet de cibler différents types de pollution (agricole, industrielle, domestique, routière…).
Les principaux paramètres sont :
- L'oxygène dissous,
- La température,
- Le pH,
- La conductivité,
- Le potentiel Redox,
- Les matières en suspension,
- La Demande Biologique en Oxygène à 5 jours et la Demande Chimique en Oxygène,
- Les formes azotées (azote Kjeldahl, ammoniacal, nitrites et nitrates),
- Les formes phosphorées (Phosphates, phosphore total).
Les analyses physico-chimiques des sédiments
On recherche les métaux lourds (Plomb, Zinc, Cadmium, Cuivre, Nickel, Chrome, Arsenic...) et les hydrocarbures piégés dans les sédiments qui peuvent ainsi enregistrer certains types de pollutions.
Les analyses biologiques
La démarche consiste à utiliser les organismes vivants présents dans les cours d'eau comme indicateurs de la qualité de l'eau. En effet, ces derniers, au cours de leur vie (reproduction, développement) peuvent être affectés par les pollutions. Les organismes les plus sensibles sont dits polluo-sensibles.
On détermine 3 types d'indices relatifs à des groupes d'organismes spécifiques : l'Indice Biologique Diatomée (IBD), l'Indice Biologique Global Normalisé l'IBGN, les peuplements piscicoles. Les résultats des analyses d'eau sont comparés à une grille nationale d'évaluation de la qualité de l'eau, appelée le SEQ-Eau (Système d'Évaluation de la Qualité de l'Eau).
Cet outil, développé par le Ministère chargé de l'environnement et par les Agences de l'Eau, permet aux différents gestionnaires des cours d'eau de travailler de manière uniforme et de classer les rivières selon leur degré de pollution et les usages possibles de l'eau. Le SEQ-Eau regroupe les paramètres sous forme d'altérations.
Il existe également deux autres grilles : - Le SEQ-Biologie qui évalue la qualité biologique du cours d'eau (en cours d'évaluation) - Le SEQ-Physique qui évalue le degré d'artificialisation du cours d'eau (en cours d'élaboration)
Les niveaux de rejet
Toute station d'épuration urbaine fait l'objet d'un arrêté de rejet qui formule des exigences en matière de traitement des eaux. Celles-ci varient en fonction de la quantité de pollution traitée et de la sensibilité du milieu récepteur.
On distingue principalement trois grands critères de performance :
- L'abattement de la pollution particulaire et carbonée,
- L'abattement de la pollution azotée,
- L'abattement de la pollution phophorée
- Visites
Performances de traitement minimales des stations d'épuration du SIARNC : nous consulter!